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lyrics

1.
De loin, le paysage s’offre au regard. Après l’ascension. Le souffle coupé, le dos en sueur et cette envie de boire. L’eau qui coule si près de nous, le torrent. Il a fallu quitter la ville, peut-être celle que l’on devine entre deux sapins. Sur quel versant de la montagne sommes-nous ? Ce n’est pas seulement un lieu, c’est aussi un visage. Et puis le vent qui fait pencher l’herbe, et puis le vent qui pénètre les branchages. Ciel, nuages en désagrégation. Et puis l’espace, le bleu qui apparaît, qui résiste, qui s’abandonne au-delà des cimes et sommets. La barrière, le fil de fer qui s’avance. Cela coupe et déchire. On aurait envie de caresser les sapins, comme un corps couché sur le flanc de la montagne.

2.
Le rapprochement. L’humain et l’arbre soudain pas à pas. Les cimes dépassent les sommets, s’approchent du ciel et accrochent les nuages. Herbes et bruyères nous accompagnent. Et l’immobilité des mots, et l’immobilité du regard juste au moment d’appuyer sur l’appareil. C’est l’été. La saison des vacances ordinaires. Mais autre. Le lieu épouse aussi l’hiver. Mais l’accès est ici trop sauvage. Protégé de l’humain, encore. Face à face, faut-il vraiment être obligé de choisir entre les arbres et les montagnes. La bouche et la course, le dévalement, l’inclinaison de la nuque et puis le frisson des lèvres.

3.
Autre vue. Autre regard. Le combat reprend toujours entre cimes et sommets. Et pourtant, l’on sait. Forcément, seul le sommet peut résister à l’absence de vie. Avec la sève qui coule dans nos veines. Quelqu’un m’a dit que nous étions tous un arbre différent. Qu’il fallait passer sa vie à le chercher, et réussir à le trouver pour trouver la paix intérieure. Parfois, un sapin se détache seul du paysage. Quel message veut-il nous transmettre à tout prix ? Son départ ou l’abandon des autres. L’espace, déjà ce vide qui l’entoure comme le vide nous menace. Et la pression d’altitude, c’est aussi le bourdonnement dans les oreilles. La voix, le sourire radieux de cet instant où l’on n’était pas.

4.
Laisser la montagne. Présence. Le lac bordé d’arbres. Le seul refuge d’où pourrait jaillir une autre forme de vie. Des barques et la conquête de l’humain qui se fait là aussi présence. Le partage du lieu avant le choc de l’hiver. Sous les arbres, nous acceptons de nous connaître. L’un à l’autre, dans le même mouvement de la main pour s’attacher à l’écorce. Mais où sont donc passés les animaux ? On observe comme on se sent observé malgré tout. Et la lumière décline. Le bleu du ciel n’est plus. Et c’est déjà l’appel au retour. Il faut quitter les cimes et abandonner les sommets. Car le quotidien se joue ailleurs, en même temps qu’il se joue de nous.

5.
L’imperceptible transparence. C’est déjà le retour des maisons. La plongée vers la vallée. Les sapins n’ont pas accompagné ce mouvement de descente. Se rapprocher du sol, voilà bien l’unique chemin pour emprunter notre durée. Un autre écho se prépare à nous rejoindre. La rumeur de la ville, on n’y échappera pas. Prendre un dernier instant et poser le regard. Avant que l’absence d’horizon ne redevienne le tragique de nos vies. Feuilles, arbres, souffle, nuages tout ce qui est contenu dans un lieu que l’on ne connaît pas. Et pourtant cette répétition des gestes, comme la répétition des mots venus du fond de l’enfance et puis la pierre que l’on garde pour soi, au fond de la poche pour le prochain voyage.

credits

from Monodies, released October 14, 2016
Poème et musique : Stéphane Branger
Arrangement : Marc-Albéric Lestage

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Monodies France

Monodies, c'est la rencontre de deux voix qui déambulent librement dans les parages d'une orchestration quelque peu anachronique : une performance tangible mêlant musique et poésie au gré de la temporalité.

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