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1.
Et pour seule référence n’avoir Que l’étendue du brouillard Le matin devant les yeux Premiers pas sur les feuilles humides Continuer la course virage Vitesse sifflement du vent Cette morsure sur le visage On se laisse emporter Par la vague du quotidien Qui nous déposera sur les rives D’exercices de fonctions inutiles Avant de n’avoir su retrouver la voix De l’une ou l’autre malgré tout L’abandon et la tristesse des jours Ne rien retenir du paysage Et pourtant se transporter ailleurs Car les noms remplacent les noms On voudrait alors prolonger le voyage Vers d’autres horizons là où Les corps auraient droit de citer Là où la vague succède à l’autre Vague dans un mouvement lent Et régulier comme l’habitacle de fer Et de verre nous confronte À nos propres limites ayant si peu D’espace à parcourir à chaque battement de cœur L’intensité du voyage est rarement proportionnelle à sa durée. Même si la répétition de celui-ci, le soir et le matin, peut nous laisser croire à une quelconque maîtrise de l’espace. Les paysages qui se dessinent alors derrière la vitre ne semblent pas émerger du réel, tant la brume s’efforce de couvrir ces formes.
2.
L'alcool et le silence L'asphalte luisant de la ville Les oiseaux en garnison Le ballet des autobus Les illusions qui s'égarent L'enthousiasme disgracié L'alcool et le silence La vérité nue.
3.
Je vis en centre-ville. Le seul axe de mes déplacements est de centre-ville en centre-ville. Les trains me déposent de gare en gare dans ces lieux centraux où s’écoulent mes jours. Je me suis rendu compte récemment de mon absence d’horizon. Lors d’un voyage sur les côtes atlantique, du Sud Bretagne aux Marais d’Oléron en passant par l’île de Ré. L’ampleur du regard n’avait pas de limite. Ici, tout est fermé. Par des façades d’immeubles anciens ou modernes, par des arbres, des lampadaires ou la perspective d’autres rues. L’environnement sonore est lui aussi différent. Les oiseaux semblent ne pas avoir les mêmes chants. Il y a bien sûr la rumeur de la ville, différente, suivant l’heure et le quartier où l’on se trouve. À la fois calme, apaisante et inquiétante. Il y a deux sortes de villes. Les villes où l’on vit et les villes de passage. Le quotidien qui peut découler du choix d’une ville, pour activités professionnelles, pour vacances ou par amour, est intimement lié au hasard. Différentes étapes viendront fragmenter ce quotidien. Un lieu de travail, des trajets, un quartier où l’on a ses habitudes, librairies, terrasses de café, etc. et le lieu où l’on dort. La géographie de sa pensée pourra épouser la géographie de ces lieux. On ignore trop souvent ce qui fait l’âme d’une ville. Toutes les villes n’ont pas la même valeur et cela dépend beaucoup de ce qu’on y a vécu. Il y a des villes plus chères que d’autres à la mémoire : celles où l’on a aimé. C’est alors un tourbillon d’images qui se met en mouvement juste à l’évocation d’un nom. Je n’ai pratiquement jamais connu autre chose que les centre-villes. Mes parents n’ayant jamais eu de voiture et n’ayant pas moi-même le permis de conduire, nos déplacements se sont toujours effectués en train. Nous nous sommes inscrits dans une sorte de tradition familiale. Nous avons toujours été proches des écoles, plus tard le choix de mes activités s’est toujours adapté à ce mode de vie. Allant même parfois jusqu’à habiter dans l’hyper centre pour le cas de certaines grandes villes. La nécessité des déplacements ayant toujours dicté ce choix, une autre façon d’habiter la ville m’a toujours paru inconcevable.
4.
35° sud 02:17
Bleu d'hiver Séminal et pur Marbré d'un sillon clair aux effluves lointaines Circoncis des nuages Jalonne la plaine jusqu'à l'épure Dans la jeune lumière de janvier Les heures lentes amorties À mi-temps du passage Les clameurs abolies Par l'élan dévisagent La pointe sevrée des terres Que l'on frôle à l'entaille Plus légères les épaules lorsque le ciel déraille.
5.
Le quartier 01:45
À l'évidence elle réalisa que ce n'était pas le meilleur endroit pour se perdre, tant son imaginaire rejaillissait sur la pierre grise et les carreaux mouchetés. Tout ce décor si familier, et la mécanique des semelles sales, comme un indice, une invitation à la suivre, à la retrouver après l'épreuve. Pourtant, jusque là, il n'y avait eu aucune rencontre inopportune, de celles qui s'achèvent dans les regards fuyants, tant on ne peut espérer alors plus délicieuse sentence. Happée par la jeune lumière des néons ruisselants, elle hésita encore un instant. Enfin, dans un bruissement de tissu malmené, elle agrippa les quelques pièces qui maculaient le fond de sa poche et disparut soudain derrière l'épais rideau rougeâtre.
6.
Bien sûr la pluie ne tombe pas toujours. Mais à cet instant précis, oui. Du coup l’image est fixée, on a envie de dire pour l’éternité, sans savoir si cela a réellement un sens. La pluie d’abord sur le trottoir, les gouttes qui forment de petits cercles en atteignant la surface du sol déjà recouverte d’une certaine épaisseur d’eau. C’est figé mais on ressent très bien le mouvement du haut vers le bas. Et puis l’ombre de l’homme vers l’avant, et puis le pas de l’homme qui avance vers nous, mais qui ne nous regarde pas. Une cigarette dans le coin gauche de sa bouche, le col du manteau relevé, rien sur la tête, les mains dans les poches. C’est une photographie en noir et blanc. Times Square, New York, 1955 par Dennis Stock. New York je ne connais pas, je n’y suis jamais allé, mais le nom m’est familier. Un autre homme traverse au fond en s’abritant sous un parapluie. Sur un trottoir des gens patientent dans la file d’attente d’un cinéma. Cette carte postale je l’ai achetée, il y a 10 ou 15 ans, mais je la connaissais déjà avant. Je la connais bien, je l’ai souvent regardée. L’homme qui avance sous la pluie est un acteur. C’est James Dean. Son regard semble insaisissable, perdu, il remonte les épaules, il doit avoir un peu froid. Je ne sais rien de cette séance photo. Voulue, improvisée ? Il y a forcément une part de mise en scène, mais on l’oublie assez facilement pour la vérité de cet homme qui marche sous la pluie. Il a l’air triste aussi, peut-être un peu désœuvré. Cette carte je croyais vraiment bien la connaître, les façades des immeubles, les panneaux publicitaires et de signalisation. Et puis j’ai remarqué dernièrement un détail, que je n’avais jamais remarqué. Le titre du film qui est projeté dans le cinéma. Ça m’a peut-être frappé parce que j’ai vu l’affiche de ce film, le mois dernier à Paris, dans une exposition sur Jules Verne au Musée de la Marine. Le titre c’est : 20 000 Leagues under the sea. 20 000 Lieues sous les mers. Il y a sûrement encore plein de choses que je n’ai pas remarquées. C’est ça la force de cette photo. Elle n’a jamais fini de nous surprendre. Comme James Dean n’a jamais fini d’avancer. Comme James Dean n’a jamais fini de fumer sa cigarette.
7.
Longtemps, j’ai voulu retenir L’instant où j’aurai à retranscrire Sa vie comme ce clapotement De l’eau sur la vitre comme Si la pluie voulait entrer Dans l’appartement et discuter Du sens de l’existence C’est la même impression d’automne Qui revient à travers moi L’étendue de gris derrière Le carreau recouvert de buée C’est elle ou plutôt une image Visible d’elle avant que la vapeur Ait envahi la salle de bain Il y a le plaisir de retrouver Le profil de l’eau en gouttelettes Figées devant ses seins Comme l’arrêt du mouvement En une succession de poses Que l’appareil a retenu comme Un défi au temps qui passe Le témoignage de la jeunesse d’un corps Il y a cette tentative de description À la fois inutile et impossible Il n’y a pas assez de mots Pour dire le chuchotement de nos vies Je ne cherche pas à reconnaître. Déjà, l’espace temporel m’indique l’erreur de ne plus savoir entre le matin, l’après-midi ou le soir. Un autre lieu d’Europe pour tromper les apparences. C’est aussi à ce moment-là que revient la pluie, comme pour me dire l’impression de ne posséder le corps, vide comme une poignée de vent.
8.
Sur la toile Des chagrins dégarnis se dévoilent La pudeur étourdie sous tes pas La ruelle en pente douce se prépare Une cravache en plein cœur Elle se donne En parfaite amnésique à cette heure Le temps des génériques où s'amarre Une torpeur indocile en escorte Nos peaux lestées d'un soir.
9.
Générique 01:13

about

Vus du wagon, des paysages matinaux défilent sans craindre que la ville n'adjuge son lot d'improbables rencontres.

Lors d'une pause au cinéma, nos souvenirs s'entremêlent dans le souffle boisé qui tourbillonne alentour.

Après l'entracte, un générique cristallin vient parachever les morceaux de cet ultime EP patiemment concocté par Stéphane Branger et Marc-Albéric Lestage.

credits

released December 1, 2023

Stéphane Branger : univers sonores, voix

Marc-Albéric Lestage : basse, boîte à rythmes, glockenspiel, kaval, percussions, piano jouet, synthétiseur, voix, arrangements et réalisation

Enregistré à Bourges, Marçais, Morogues, Plou et Vierzon puis mixé au Studio Not'Île avec Christophe Soulat

Graphisme : Jean-Philippe Zendagui

Portrait : Julien Guezennec

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Monodies France

Monodies, c'est la rencontre de deux voix qui déambulent librement dans les parages d'une orchestration quelque peu anachronique : une performance tangible mêlant musique et poésie au gré de la temporalité.

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